Vous rappelez vous la série tv Mike Hammer, où l'on suivait les enquêtes d'un détective new-yorkais. C'est vieux, ça date du milieu des années 80, époque foisonnante niveau présence de détéctives privés à la télévision.

Mike Hammer sur Wikipédia

Ce cher Mike, passait donc son temps à essayer de résoudre moultes enquêtes plus alambiquées les unes que les autres. Le tout dans une atmosphère, jazzy pour l'ambiance sonore et glamour, enfin moi je trouvais à l'époque, pour les situations, les personnages. Mickey Spillane avait fait de Mike Hammer un héros de roman dans "I, the jury" dès 1947 et bien que la série se passa en 1985, on sentait bien l'atmosphère sombre de polar en provenance directe de l'après guerre.

Quelques fois le fil de l'action s'arrêtait. Le temps se suspendait. Et Mike Hammer, celui qui n'avait peur de rien, la voyait.

Mais qui donc me direz vous?

Elle.

The Face.

Pour les plus jeunes c'est un peu comme la Femme en rouge dans Matrix, une apparition. Irréelle, évanescente et térriblement belle, désirable. Mais insaisisable.

Pour en revenir à Mike Hammer, la femme s'appelle The Face, c'est son nom, crédité comme tel au générique et joué par Donna Denton durant les deux premières saisons de la série. Elle n'a pas d'autre nom que The Face, le visage. Pas d'histoire, pas de vie, juste un nom, une apparition. Quand Mike Hammer l'aperçoit, le temps s'arrête, la musique change, le ralenti fait place à l'action.

Mais où veut il en venir enfin? Tout simplement, c'est ce qui m'est arrivé par deux fois ces temps çi à intervalles rapprochés. On s'était parlé il y a longtemps sur le réseau, j'avais coupé court je ne sais plus pourquoi. Il n'est pas ce que je qualifierai de beau, ni laid d'ailleurs, il est .... magnètique. Il est sa propre beauté, attirant à lui les regards dont le mien. Et hop je l'avais oublié.
Jusqu'à ce que je le croise ce soir là, il ya environ 3 semaines. Près d'Hotel de ville, vers les 22h, je n'étais pas seul. Je lève les yeux et je le vois, s'avançant dans ma direction. Géant, gainé de noir, j'ai souvenir d'un visage éclairé, blafard, les traits acérés, regardant droit devant lui. Et il est passé à quelques centimètres de moi. Tout s'est arrêté et je ne pouvais faire autrement que de le regarder. Il a disparu comme il était apparu. J'ai eu mon moment Mike Hammer. J'avais vu The Face.

La deuxième fois ce fut vendredi dernier. Un matin comme les autres, où, pas reveillé, je marchais dans ma rue, la musique de ma clé USB dans les oreilles. Je sors de ma rue, je fais 10 mètres et je me retrouve devant le passage piètons pour traverser la rue de Belleville. Ce feu est long, les parisiens conduisent comme des dingues, j'attends que le bonhomme soit vert. Un scooter s'arrête à un mètre de moi. C'est lui, The Face.
Incapable de faire un pas, je le regarde derrière mes lunettes noires. Il guette le feu vert. Toujours gaîné de noir, des baskets grises-argent aux pieds. Son visage est toujours aussi acéré, anguleux, lumineux malgré la visière de son casque qui fait de l'ombre. Ce n'est pas un casque intégral heureusement pour moi. Il démarre et s'en va.

Vous savez quoi? ben j'ai raté le bonhomme vert et j'ai dû attendre une deuxième fois que le feu passe au rouge pour traverser. (afro)

Je ne sais pas qui il est. Je ne sais pas si je veux le savoir. Il est juste The Face. Mon the face ;-)
Ne dit on pas jamais deux sans trois? Qui sait.